LES CHRONIQUES DE JACÔTE
Bon,
Jacôte, nous sommes au mois de mars de ce nouveau millénaire, il faut te décider
à mettre à jour tes Chroniques, tu n’as plus d’excuses, et des millions de
web-surfeurs attendent avec impatience la suite de tes aventures.. Bon remettons
les pendules à l’heure, quelques personnes attendent la suite, non tu n’es
toujours pas connue dans le monde entier ; à part tes sœurs, il n’y a pas
trop grand monde qui te lisent… A en croire les statistiques…
Il
fallait donc que j’achète un nouveau PC, mais quoi et où, bref je me suis
dit, Jacôte c’est bientôt Noël, passe commande, et aidée par la carte
Aurore, je me suis décidée pour aller chez un assembleur, et j’en suis
ressorti avec un nouveau PC. Au début j’avais pas mal de problèmes, je me
prenais la tête, mais j’hésitais à le rapporter, sous les conseils du
vendeur, car j’avais déjà installé un fond d’écran, assez gay si l’on
peut dire, des pics commençaient à encombrer le disque dur, et j’avais récupéré
mes Chroniques, sans parler de mes mails. Je n’avais donc pas envie qu’un étranger
fouille dans mes cyber-entrailles… Bon allez Jacôte, vas-y, lance toi et tape
moi ce clavier, avec tes doigts qui ne caressent plus d’hommes depuis pas mal
de temps.
Nous sommes donc à la fin de
l’année 2000, et je viens de rentrer de vacances que j’ai passées chez
papa maman sans la chienne cette fois-ci, puisque je vous l’avais écrit précédemment,
la pauvre est morte pratiquement sous mes yeux, à mon dernier séjour, au mois
de mai. Que va-t-il arriver cette fois-ci ? Et bien ce fut un petit séjour
sans encombre, j’ai revu toute la famille, et ça fait du bien un petit peu de
se mettre au vert. Les neveux et nièces sont contente de revoir leur vieil
oncle de paris. Je ne dis, pas vielle tante, car je n’ai toujours pas fait mon
coming-out, et à mon avis ce n’est pas encore fait. Non pas que je n’ai pas
envie de le faire, mais il n’y a jamais de bonne occasion. Je ne vais pas
annoncé ça comme ça à brûle pourpoint, non j’attends le bon moment. Mais
voilà je lie ce bon moment à
l’instant où enfin, miracle, je pourrais annoncer mon PACS. Oui c’est sur
mon prochain copain, passera pas comme les précédents comme un simple ami.
Bon,
nous voilà de retour sur Paris, toujours pareil, autant je suis contente de
rentrer que j’ai un coup de blues en arrivant dans les couloirs du métro.
Mais voilà, ça c’est Paris, les étrangers voient Paris avec des filles, du
champagne et des paillettes, c’est plutôt des lascars, du shit, des survets,
et j’en passe, mais c’est sûr ça a un côté beaucoup plus excitant, il y
a qu’à voir les homos qui leur courent après. Bon allez Jacôte arrête de rêver,
il te faut regagner ta banlieue, et demain retrouver l’usine.
L’usine
ce n’est rien ,et c’est peut être le moment de vous parler du fameux
Gilbert. Oui c’est vrai je ne vous ai encore jamais parlé de mon travail,
pourtant j’y passe quand même pas mal de temps, et il m’en arrive aussi des
vertes et des pas mûres, et parfois je me marre tout seul sous les regards étonnés
de mes collègues. Je bosse dans un labo avec donc Gilbert et au dessus une chéfesse,
et un responsable technique voilà pour situer un peu. Bon revenons en à
Gilbert, mon compagnon de tous les jours ouvrables. Ah ! Il faut se le
supporter ! A lui tout seul, c’est un remède à la vie d’hétéro. Je
n’ai jamais vu ça. Complètement soumis aux femmes, faut dire que chez lui il
y a trois filles, sa femme et ses deux filles, qui le font marcher. Moi j’ai
honte pour lui quand il me raconte ses histoires. A sa place je me tairais, il
ne se rend pas compte que tout le monde se fout de sa gueule. Ce n’est
rien de le dire, par moment j’ai envie de le secouer. Par contre j’arrive un
peu à en faire ce que je veux, car comme il fayote, avec notre chéfesse, une
femme qui est mignonne et agréable, alors là, il ne se sent plus, et il bosse
pour lui faire plaisir, elle lui demande tout et il lui court derrière. Alors
moi ça m’arrange bien sur, lorsque je n’ai pas envie de faire une manip.,
il la fait à ma place, faut pas contrarier la chéfesse. Et puis il nous en
fait ce Gilbert, figurez-vous qu’il a fait du harcèlement sexuel sur
l’ancienne chéfesse, Cécile, mignonne elle aussi. Alors là, les mecs, je
jubilais, je voyais le manège, j’étais mort de rire, et l’autre s’en
foutait, mais il continuait. Un jour elle voulait arroser son anniversaire, donc
on s’était cotisé pour lui offrir un quelque chose avec d’autres collègues,
lui voulait faire un cadeau à part. Donc le fameux jour, on lui offre le présent,
et lui tout fier, lui donne en se jetant sur elle le fameux cadeau. Oh là !
c’était des boucles d’oreilles, je ne vous raconte pas le froid dans
l’assemblée, et cette pauvre Cécile qui était rouge comme une pivoine, et
qui n’avait qu’une seule envie : s’enfuir…
Il ne comprenait rien, même
moi je lui avais plus au moins dit qu’il fallait faire attention, que ce n’était
pas une copine, mais notre chef. Mais rien n’y faisait, quelle ne fut pas ma
surprise un jour de découvrir sur le PC, en fond d’écran sa photo. Là par
contre, je lui ai fait remarquer qu’il valait mieux l’enlever, ça faisait
mauvais genre, et que je penserais pas qu’elle apprécierait. En effet, il
avait scanné sa photo sur la plaquette de notre service. Mais il nous en
faisait, je pourrais vous en écrire des pages. Bref un jour, la Cécile n’en
pouvant plus de le voir courir après elle, et de l’entendre dire, « mais
tu ne portes pas mes boucles d’oreilles », a un jour a vidé son sac…
Je
rentre donc, un jour dans le bureau et, stupeur, qu’est ce que je vois, le
Gilbert entrain de faire du rangement, mais quand je dis rangement, c’est
rangement avec un grand R. Il
vidait tout ses placards, ses tiroirs, en disant que c’était bientôt la fin
du monde, qu’on allait tous mourir, (c’était au moment de l’éclipse et
des affabulations de Paco Rabane) bref imaginez votre Jacôte complètement déboussolée,
se demandant ce qui se passait. Dans la poubelle ça débordait de partout,
pleins de papiers de chemises. Sur ce, un coup de téléphone, c’était Cécile,
elle voulait me voir, et c’est là qu’elle m’a donné des explications,
qu’elle ne voulait plus descendre, et qu’il fallait que je raisonne ce brave
Gilbert. Je lui expliquais que ce n’étais pas mon rôle, que plus ou moins je
l’avais déjà mis en garde contre son comportement, mais que rien n’y
faisait. Je n’étais pas dans la merde, il aurait eu 20 ans de moins, je pense
que j’aurais pu faire quelque chose, mais là c’était trop tard. Oui il était
pas mal à l’époque sur ce que j’ai vu d’après des photos. Bon on ne va
pas y passer la nuit, car maintenant Cécile a démissionné, mais alors et
j’en aurais fini, le jour de sont départ, elle vient donc nous dire au
revoir, et le voilà pas qui se met à essayer de lui faire un bisou, pour
reprendre son expression, oh là, elle reculait, ils ont fini au bout du
couloir, et elle qui tendait tant et plus la main. La honte ! Bon je vous
raconterais de temps en temps l’usine avec les tribulations de Gilbert, car
maintenant notre nouvelle chéfesse est encore plus mignonne, et le Gilbert frétille
en permanence, et vous verrez, ce n’est pas triste du tout… Remarque la Jacôte
parfois elle en fait de bonnes…
Lorsque je suis au
boulot je ne m’ennuie pas, et au moins je vois du monde, mais bon, on ne va
quand même pas exagérer. Donc plus vraiment de nouvelles des sœurs comme
d’habitude, en plus je suis un peu vexée, du fait que certaines m’ont lâché
pour les vacances, donc pour
l’instant silence radio, de plus étant Bélier je suis têtu et ce n’est
rien de le dire. Quand j’ai décidé quelque chose, je m’en tiens. Donc
elles n’appellent pas, je n’appelle pas. Je reprends mes habitudes de vieux
célibataire. Mais voilà que faire, la routine m’énerve un peu et un samedi
soir pour changer, j’avais envie d’essayer une nouvelle boite, l’Osmoz, du
coté de Mantes la Jolie. D’après la pub cela se trouvait dans un complexe
nommé le Château. Pas très près me diriez-vous, mais ça fait du bien à la
jacôtemobile de se dégorger elle aussi. Donc me voilà direction Mantes, alors
qu’il y avait un brouillard à couper au couteau, mais bon ça ne
m’effrayait pas du tout. Je vous l’ai dit quelques lignes plus haut, Tel un
Bélier la Jacôte fonce. J’ai eu du mal à trouver, mais enfin j’y suis
arrivée. C’était en pleine campagne, ça avait l’air grand de loin, et il
y avait assez de monde sur le parking, et en plus il y avait pas mal de nanas,
et elles n’étaient pas du tout lesbiennes, croyez moi, et les mecs ne
faisaient pas trop pédés non plus. Où étais-je tombé ? Finalement je
vois un panneau l’Osmoz avec nos couleurs, ouf ça me rassurait un peu. Et
plus je suivais les indications et plus je m’éloignais du « Château »
pour finalement aboutir à une tente. Une tente pour les tantes, ça, fallait
oser le faire. J’essayais de rentrer, non sans mal car au début je
m’acharnais sur l’issue de secours. Bref je sonnais donc à la bonne porte
et je faisais mon entrée. En prenant mon billet, le gars m’explique que
c’est tout nouveau, et me donne une carte me permettant d’accéder au
« Château » où me dit il, y avait les toilettes. Ah ça on allait
pisser chez les hétéros.
Pas grand monde à
l’intérieur, je commençais à me poser des questions, et à regretter d’être
venu. Utilisant mon laisser passer pour aller dans le monde hétéro,
je soulevais la bâche et pénétrais dans le « château ».
Il y avait foule et ça dansait pas mal. Les mecs étaient pas mals et je
regrettais qu’ils ne soient pas sous la tente. Mais bon ainsi est fait le
monde. Après une rapide mise en jambe sur la piste, histoire de me réchauffer,
je regagnais l’Osmoz, un peu plus de personnes, je ne dirais pas monde, car le
terme ne serait pas justifié, vu le nombre, mais au moins ça ne se bousculait
pas sur la piste. L’ambiance était sympa, beaucoup plus conviviale qu’à
Paris, ça au moins c’était un point positif. Je me disais que je pourrais
revenir avec mes sœurs, ça pourrait être sympa… Au bout d’un moment je décide
de rentrer, car on ne pouvait pas dire que je m’amusais follement. En partant,
l’homme à vestiaire me dit que la prochaine fois je ne paierais rien. Faut
dire que pour 100 balles ils y vont un peu fort surtout pour un début. Ca fait
cher du camping ! je rentrais donc et sur l’autoroute du retour
pratiquement sous mes yeux, j’ai vu un accident. J’étais content d’être
bloquée comme ç à 5h du matin, moi qui n’avais qu’une seule envie, c’était
de me coucher. La chance comme vous le voyez était avec moi…
Un
soir chez moi, j’en étais à me demander encore comment j’allais occuper ma
soirée. Me connecter sur Minitel ou sur le web, pour quoi faire ? Des
loteries gratuites, je n’ai pas plus de chance là, qu’en amour, je décidais
donc d’aller prendre l’air au bois de Verrières, ça faisait un moment que
je n’y avais pas mis les baskets. Je partis faire ce que j’appelle du
« Minitel live ». Il y avait du monde malgré la tombée de la nuit.
C’était toujours autant boueux, mais rien n’arrête les gays. On est comme
ça, c’est ce qui fait notre différence. Je repérais un mec et apparemment
il avait l’air de s’intéresser à moi, je le suivais donc. Nous nous
enfoncions dans les sous-bois, et je me demandais bien où il voulait
m’emmener. Finalement il trouva, il s’arrêta, et nous commençâmes à
faire affaire, et la Jacôte commençait à être aux anges, bien que ce n’étais
pas très confortable vu l’endroit, mais la Jacôte est tout terrain. Ce fut
pas mal, et une fois terminé, je me remettais d’aplomb tranquillement, le
laissant s’éloigner, ensuite je me dirigeais vers ce que je croyais être la
sortie. Mais voilà, il y avait pleins de troncs d’arbres couchés à terre,
et je me retrouvais coincé. Tant bien que mal je me frayais un chemin dans ce
labyrinthe. Mais voilà, je ne sais pas si c’est l’homme qui m’avait fait
perdre mes moyens, mais je n’arrivais plus à me repérer. Bien que niqué précédemment,
je commençais à paniquer, et à partir dans tous les sens. J’étais perdu,
j’allais mourir seule abandonnée dans les bois après avoir péché,
j’allais me retrouver en enfer et ce, pour l’éternité. Voyant de la lumière
au loin, je me dirigeais vers elle, enjambant des troncs d’arbres, pataugeant
dans la boue, mais il fallait que je sorte. Finalement je me retrouvais sur un
chemin, et le suivais. Mais au bout d’un moment il s’enfonçait dans les
bois, et pour rien au monde je voulais m’y rengager. Entendant des voitures,
je me dirigeais donc dans ce sens, pour me retrouver au bout d’un moment en
surplomb d’une autoroute.. Tant pis, je décidais de la longer, et consultant
un panneau, je me repérais et parti donc à contre sens. Imaginez la Jacôte
remontant l’autoroute à pieds toute boueuse… J’avais peur que quelqu’un
s’arrête et me demanda si j’étais en panne. Mais les gens sont trop égoïstes
pour ça. Quelle ne fut pas ma surprise ensuite, de m’apercevoir que
finalement je n’étais pas si perdu que ça, et que j’arrivais au petit
Clamart. Je remontais donc dans le bois pour suivre un chemin que je connaissais
bien, et regagnai la jacôtemobile sans demander mon reste.
Moralité de la soirée
« après avoir niqué, ne pas paniquer »
Hé les gars!!! Figurez vous que la Pépète s'est fait foutre (dehors bien sur, car il y a bien longtemps qu'elle se fait foutre) donc il va falloire la démenager.....