LES CHRONIQUES DE JACÔTE

 

 

Bon, Jacôte, nous sommes au mois de mars de ce nouveau millénaire, il faut te décider à mettre à jour tes Chroniques, tu n’as plus d’excuses, et des millions de web-surfeurs attendent avec impatience la suite de tes aventures.. Bon remettons les pendules à l’heure, quelques personnes attendent la suite, non tu n’es toujours pas connue dans le monde entier ; à part tes sœurs, il n’y a pas trop grand monde qui te lisent… A en croire les statistiques…

           

           Donc, je rassure mes lecteurs, je ne suis pas encore morte, je suis toujours célibataire,  ce n’est pas l’Amour qui m’accapare, non rien  de nouveau, c’est donc pour ça que je n’étais pas pressé de tout mettre à jour. J’avais quand même une bonne excuse, jusqu’au passage du Père Noël, ou plutôt de la carte Aurore… Et oui mon vieux Pentium 133 en a eu marre de mes lamentations, de mes plans Q foireux, du coup le disque dur chargé de messages s’est auto-détruit, il s’est dit la Jacôte pacsée, c’est mission impossible, donc tout a planté. Grand dieux qu’allais-je devenir isolée du monde, abandonnée de tous… Heureusement que la Bonne Fée Sergio m’a prêté un PC, un 486 certes, mais au moins j’avais toujours accès à Internet, mais je ne pouvais plus continuer les mises à jour de mon site, tu parles d’une bonne excuse… Entre nous la Pépète lorgnait depuis pas mal de temps sur ce PC, posait des questions pour savoir si on pouvait accéder à Internet, bref je le lui ai soufflé sous le nez, elle qui pensait se l’approprier et faire des ravages sur le Net. Imaginez donc sa réaction lorsqu’elle l'a su par l’intermédiaire de Gwendo, qui était surprise de me revoir envoyer des e-mails de chez moi…

 

        Il fallait donc que j’achète un nouveau PC, mais quoi et où, bref je me suis dit, Jacôte c’est bientôt Noël, passe commande, et aidée par la carte Aurore, je me suis décidée pour aller chez un assembleur, et j’en suis ressorti avec un nouveau PC. Au début j’avais pas mal de problèmes, je me prenais la tête, mais j’hésitais à le rapporter, sous les conseils du vendeur, car j’avais déjà installé un fond d’écran, assez gay si l’on peut dire, des pics commençaient à encombrer le disque dur, et j’avais récupéré mes Chroniques, sans parler de mes mails. Je n’avais donc pas envie qu’un étranger fouille dans mes cyber-entrailles… Bon allez Jacôte, vas-y, lance toi et tape moi ce clavier, avec tes doigts qui ne caressent plus d’hommes depuis pas mal de temps.

 

            Nous sommes donc à la fin de l’année 2000, et je viens de rentrer de vacances que j’ai passées chez papa maman sans la chienne cette fois-ci, puisque je vous l’avais écrit précédemment, la pauvre est morte pratiquement sous mes yeux, à mon dernier séjour, au mois de mai. Que va-t-il arriver cette fois-ci ? Et bien ce fut un petit séjour sans encombre, j’ai revu toute la famille, et ça fait du bien un petit peu de se mettre au vert. Les neveux et nièces sont contente de revoir leur vieil oncle de paris. Je ne dis, pas vielle tante, car je n’ai toujours pas fait mon coming-out, et à mon avis ce n’est pas encore fait. Non pas que je n’ai pas envie de le faire, mais il n’y a jamais de bonne occasion. Je ne vais pas annoncé ça comme ça à brûle pourpoint, non j’attends le bon moment. Mais voilà je lie ce bon moment  à l’instant où enfin, miracle, je pourrais annoncer mon PACS. Oui c’est sur mon prochain copain, passera pas comme les précédents comme un simple ami.

 

          Bon, nous voilà de retour sur Paris, toujours pareil, autant je suis contente de rentrer que j’ai un coup de blues en arrivant dans les couloirs du métro. Mais voilà, ça c’est Paris, les étrangers voient Paris avec des filles, du champagne et des paillettes, c’est plutôt des lascars, du shit, des survets, et j’en passe, mais c’est sûr ça a un côté beaucoup plus excitant, il y a qu’à voir les homos qui leur courent après. Bon allez Jacôte arrête de rêver, il te faut regagner ta banlieue, et demain retrouver l’usine.

 

      L’usine ce n’est rien ,et c’est peut être le moment de vous parler du fameux Gilbert. Oui c’est vrai je ne vous ai encore jamais parlé de mon travail, pourtant j’y passe quand même pas mal de temps, et il m’en arrive aussi des vertes et des pas mûres, et parfois je me marre tout seul sous les regards étonnés de mes collègues. Je bosse dans un labo avec donc Gilbert et au dessus une chéfesse, et un responsable technique voilà pour situer un peu. Bon revenons en à Gilbert, mon compagnon de tous les jours ouvrables. Ah ! Il faut se le supporter ! A lui tout seul, c’est un remède à la vie d’hétéro. Je n’ai jamais vu ça. Complètement soumis aux femmes, faut dire que chez lui il y a trois filles, sa femme et ses deux filles, qui le font marcher. Moi j’ai honte pour lui quand il me raconte ses histoires. A sa place je me tairais, il  ne se rend pas compte que tout le monde se fout de sa gueule. Ce n’est rien de le dire, par moment j’ai envie de le secouer. Par contre j’arrive un peu à en faire ce que je veux, car comme il fayote, avec notre chéfesse, une femme qui est mignonne et agréable, alors là, il ne se sent plus, et il bosse pour lui faire plaisir, elle lui demande tout et il lui court derrière. Alors moi ça m’arrange bien sur, lorsque je n’ai pas envie de faire une manip., il la fait à ma place, faut pas contrarier la chéfesse. Et puis il nous en fait ce Gilbert, figurez-vous qu’il a fait du harcèlement sexuel sur l’ancienne chéfesse, Cécile, mignonne elle aussi. Alors là, les mecs, je jubilais, je voyais le manège, j’étais mort de rire, et l’autre s’en foutait, mais il continuait. Un jour elle voulait arroser son anniversaire, donc on s’était cotisé pour lui offrir un quelque chose avec d’autres collègues, lui voulait faire un cadeau à part. Donc le fameux jour, on lui offre le présent, et lui tout fier, lui donne en se jetant sur elle le fameux cadeau. Oh là ! c’était des boucles d’oreilles, je ne vous raconte pas le froid dans l’assemblée, et cette pauvre Cécile qui était rouge comme une pivoine, et qui n’avait qu’une seule envie : s’enfuir…

 

            Il ne comprenait rien, même moi je lui avais plus au moins dit qu’il fallait faire attention, que ce n’était pas une copine, mais notre chef. Mais rien n’y faisait, quelle ne fut pas ma surprise un jour de découvrir sur le PC, en fond d’écran sa photo. Là par contre, je lui ai fait remarquer qu’il valait mieux l’enlever, ça faisait mauvais genre, et que je penserais pas qu’elle apprécierait. En effet, il avait scanné sa photo sur la plaquette de notre service. Mais il nous en faisait, je pourrais vous en écrire des pages. Bref un jour, la Cécile n’en pouvant plus de le voir courir après elle, et de l’entendre dire, « mais tu ne portes pas mes boucles d’oreilles », a un jour a vidé son sac…

           Je rentre donc, un jour dans le bureau et, stupeur, qu’est ce que je vois, le Gilbert entrain de faire du rangement, mais quand je dis rangement, c’est rangement  avec un grand R. Il vidait tout ses placards, ses tiroirs, en disant que c’était bientôt la fin du monde, qu’on allait tous mourir, (c’était au moment de l’éclipse et des affabulations de Paco Rabane) bref imaginez votre Jacôte complètement déboussolée, se demandant ce qui se passait. Dans la poubelle ça débordait de partout, pleins de papiers de chemises. Sur ce, un coup de téléphone, c’était Cécile, elle voulait me voir, et c’est là qu’elle m’a donné des explications, qu’elle ne voulait plus descendre, et qu’il fallait que je raisonne ce brave Gilbert. Je lui expliquais que ce n’étais pas mon rôle, que plus ou moins je l’avais déjà mis en garde contre son comportement, mais que rien n’y faisait. Je n’étais pas dans la merde, il aurait eu 20 ans de moins, je pense que j’aurais pu faire quelque chose, mais là c’était trop tard. Oui il était pas mal à l’époque sur ce que j’ai vu d’après des photos. Bon on ne va pas y passer la nuit, car maintenant Cécile a démissionné, mais alors et j’en aurais fini, le jour de sont départ, elle vient donc nous dire au revoir, et le voilà pas qui se met à essayer de lui faire un bisou, pour reprendre son expression, oh là, elle reculait, ils ont fini au bout du couloir, et elle qui tendait tant et plus la main. La honte ! Bon je vous raconterais de temps en temps l’usine avec les tribulations de Gilbert, car maintenant notre nouvelle chéfesse est encore plus mignonne, et le Gilbert frétille en permanence, et vous verrez, ce n’est pas triste du tout… Remarque la Jacôte parfois elle en fait de bonnes…

 

           Lorsque je suis au boulot je ne m’ennuie pas, et au moins je vois du monde, mais bon, on ne va quand même pas exagérer. Donc plus vraiment de nouvelles des sœurs comme d’habitude, en plus je suis un peu vexée, du fait que certaines m’ont lâché pour les vacances,  donc pour l’instant silence radio, de plus étant Bélier je suis têtu et ce n’est rien de le dire. Quand j’ai décidé quelque chose, je m’en tiens. Donc elles n’appellent pas, je n’appelle pas. Je reprends mes habitudes de vieux célibataire. Mais voilà que faire, la routine m’énerve un peu et un samedi soir pour changer, j’avais envie d’essayer une nouvelle boite, l’Osmoz, du coté de Mantes la Jolie. D’après la pub cela se trouvait dans un complexe nommé le Château. Pas très près me diriez-vous, mais ça fait du bien à la jacôtemobile de se dégorger elle aussi. Donc me voilà direction Mantes, alors qu’il y avait un brouillard à couper au couteau, mais bon ça ne m’effrayait pas du tout. Je vous l’ai dit quelques lignes plus haut, Tel un Bélier la Jacôte fonce. J’ai eu du mal à trouver, mais enfin j’y suis arrivée. C’était en pleine campagne, ça avait l’air grand de loin, et il y avait assez de monde sur le parking, et en plus il y avait pas mal de nanas, et elles n’étaient pas du tout lesbiennes, croyez moi, et les mecs ne faisaient pas trop pédés non plus. Où étais-je tombé ? Finalement je vois un panneau l’Osmoz avec nos couleurs, ouf ça me rassurait un peu. Et plus je suivais les indications et plus je m’éloignais du « Château » pour finalement aboutir à une tente. Une tente pour les tantes, ça, fallait oser le faire. J’essayais de rentrer, non sans mal car au début je m’acharnais sur l’issue de secours. Bref je sonnais donc à la bonne porte et je faisais mon entrée. En prenant mon billet, le gars m’explique que c’est tout nouveau, et me donne une carte me permettant d’accéder au « Château » où me dit il, y avait les toilettes. Ah ça on allait pisser chez les hétéros.

 

      Pas grand monde à l’intérieur, je commençais à me poser des questions, et à regretter d’être venu. Utilisant mon laisser passer pour aller dans le monde hétéro,  je soulevais la bâche et pénétrais dans le « château ». Il y avait foule et ça dansait pas mal. Les mecs étaient pas mals et je regrettais qu’ils ne soient pas sous la tente. Mais bon ainsi est fait le monde. Après une rapide mise en jambe sur la piste, histoire de me réchauffer, je regagnais l’Osmoz, un peu plus de personnes, je ne dirais pas monde, car le terme ne serait pas justifié, vu le nombre, mais au moins ça ne se bousculait pas sur la piste. L’ambiance était sympa, beaucoup plus conviviale qu’à Paris, ça au moins c’était un point positif. Je me disais que je pourrais revenir avec mes sœurs, ça pourrait être sympa… Au bout d’un moment je décide de rentrer, car on ne pouvait pas dire que je m’amusais follement. En partant, l’homme à vestiaire me dit que la prochaine fois je ne paierais rien. Faut dire que pour 100 balles ils y vont un peu fort surtout pour un début. Ca fait cher du camping ! je rentrais donc et sur l’autoroute du retour pratiquement sous mes yeux, j’ai vu un accident. J’étais content d’être bloquée comme ç à 5h du matin, moi qui n’avais qu’une seule envie, c’était de me coucher. La chance comme vous le voyez était avec moi…

 

          Un soir chez moi, j’en étais à me demander encore comment j’allais occuper ma soirée. Me connecter sur Minitel ou sur le web, pour quoi faire ? Des loteries gratuites, je n’ai pas plus de chance là, qu’en amour, je décidais donc d’aller prendre l’air au bois de Verrières, ça faisait un moment que je n’y avais pas mis les baskets. Je partis faire ce que j’appelle du « Minitel live ». Il y avait du monde malgré la tombée de la nuit. C’était toujours autant boueux, mais rien n’arrête les gays. On est comme ça, c’est ce qui fait notre différence. Je repérais un mec et apparemment il avait l’air de s’intéresser à moi, je le suivais donc. Nous nous enfoncions dans les sous-bois, et je me demandais bien où il voulait m’emmener. Finalement il trouva, il s’arrêta, et nous commençâmes à faire affaire, et la Jacôte commençait à être aux anges, bien que ce n’étais pas très confortable vu l’endroit, mais la Jacôte est tout terrain. Ce fut pas mal, et une fois terminé, je me remettais d’aplomb tranquillement, le laissant s’éloigner, ensuite je me dirigeais vers ce que je croyais être la sortie. Mais voilà, il y avait pleins de troncs d’arbres couchés à terre, et je me retrouvais coincé. Tant bien que mal je me frayais un chemin dans ce labyrinthe. Mais voilà, je ne sais pas si c’est l’homme qui m’avait fait perdre mes moyens, mais je n’arrivais plus à me repérer. Bien que niqué précédemment, je commençais à paniquer, et à partir dans tous les sens. J’étais perdu, j’allais mourir seule abandonnée dans les bois après avoir péché, j’allais me retrouver en enfer et ce, pour l’éternité. Voyant de la lumière au loin, je me dirigeais vers elle, enjambant des troncs d’arbres, pataugeant dans la boue, mais il fallait que je sorte. Finalement je me retrouvais sur un chemin, et le suivais. Mais au bout d’un moment il s’enfonçait dans les bois, et pour rien au monde je voulais m’y rengager. Entendant des voitures, je me dirigeais donc dans ce sens, pour me retrouver au bout d’un moment en surplomb d’une autoroute.. Tant pis, je décidais de la longer, et consultant un panneau, je me repérais et parti donc à contre sens. Imaginez la Jacôte remontant l’autoroute à pieds toute boueuse… J’avais peur que quelqu’un s’arrête et me demanda si j’étais en panne. Mais les gens sont trop égoïstes pour ça. Quelle ne fut pas ma surprise ensuite, de m’apercevoir que finalement je n’étais pas si perdu que ça, et que j’arrivais au petit Clamart. Je remontais donc dans le bois pour suivre un chemin que je connaissais bien, et regagnai la jacôtemobile sans demander mon reste.

 

 Moralité de la soirée « après avoir niqué, ne pas paniquer »

 

 

Hé les gars!!! Figurez vous que la Pépète s'est fait foutre (dehors bien sur, car il y a bien longtemps qu'elle se fait foutre) donc il va falloire la démenager.....

 

 

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